Dans son allocution d’acceptation du prix de l’Académie des Gémaux, un récipiendaire a présenté un côté de sa personne qu’on s’est hélas trop habitué à entendre avec résignation de la part des soi-disant élites du petit écran. Je ne nie pas son talent et ses réalisations dans la créativité. Cependant, lorsqu’il dit que ceux qui n’aiment pas notre télé n’ont qu’à vendre leur télé ou déménager, il oublie sûrement volontairement, lui qui parle comme s’il savait tout que la télévision d’état est grassement financée par nos taxes lorsque cela n’est pas de crédits d’impôts et des subventions directes. Il n’ignore sûrement pas qu’il existe une troisième voie pour les mécontents qui ont le droit de ne pas se satisfaire de ce qu’on leur présente malgré ce qui se fait ailleurs dans le monde. Cette voie est celle de la liberté d’expression, de l’équilibre des forces et que ceux qui en ont assez le la médiocrité, des clichés des fausses valeurs, de la morale de remplacement, de la violence gratuite et du sexe décadent ou tous les droits de dénoncer cette vision déshumanisante que l’on nous présente souvent sur nos ondes? Que c’est justement dans la législation qui permet la télé diffusion de toutes les émissions sur toutes les chaînes que réside ce droit dont Radio-Canada, entre autre, ne parle pratiquement jamais en onde. La Loi sur la radiodiffusion stipule que la programmation offerte par le système canadien de radiodiffusion devrait, dans la mesure du possible, offrir au public l'occasion de prendre connaissance d'opinions divergentes sur des sujets qui l'intéressent. Pour satisfaire à cette exigence, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes s'attend notamment que les titulaires d'entreprises de radiodiffusion en direct consacrées à des émissions à caractère religieux exposent leurs auditoires à des opinions divergentes sur la religion. De façon générale, le Conseil estime que l'exigence relative à l'équilibre est respectée lorsqu'un téléspectateur raisonnablement constant est exposé à un éventail d'opinions divergentes sur des sujets d'intérêt général au cours d'une période raisonnable. Qu’en est-il par ailleurs de l’intolérance religieuse qui prends le plus souvent la forme de propos dévalorisant la religion, le sentiment religieux ou la recherche d’une vérité universelle. Ilo semble que dans les expressions vulgaires et les sacres courant sur nos ondes, que le Conseil manque totalement de protéger ce fragile équilibre entre la liberté d’expression et le droit à l’égalité dans le respect des valeurs véhiculées par différentes religions. Curieusement, il semble qu’autant notre société est prête à accepter les symboles et les pratiques de cultures différentes de la nôtre, le Conseil croît que cette même société accepte maintenant que ses racines religieuses puissent être facilement bannies dans l’écrasement radical des valeurs spirituelles et l’intolérance athée, laquelle était déjà dénoncée par Bourgeault peu avant sa mort. Je ne nie pas le droit du récipiendaire de s’exprimer dans son art, mais lorsqu’il se revendique d’une vision plutôt arrogante pour défendre sa vision de la bonne télé devant un public à qui il doit tout son succès il oublie que les ondes sur lesquelles voyagent les émissions de cette télé nous appartiennent collectivement et que cette télé, nous la payons par ce que nous déboursons par nos subventions gouvernementales aux producteurs, diffuseurs dans taxes, nos achats, nos frais de câbles, le prix des produits des annonceurs, bref cette télé qui nous appartient et que nous avons tous les droits de critiquer, et en avons parfaitement la compétence, le récipiendaire n’a pas le monopole du bon goût et de l’analyse. Il ne devrait surtout pas oublier que lorsque l’on descend on rencontre les mêmes gens que l’on a rencontré lorsque l’on est monté…
L'Association canadienne des radiodiffuseurs
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes